Le Soldat au Stylo Rouge

Publié le par Diaphanous

 

Le Soldat au stylo rouge

 

 Le Voici, le voilà, vaillant petit soldat,

Qui pointe sur les bévues son stylo rouge.

 

Mais à chaque salve, c’est le stylo qui saigne,

Car à tous coin de rue, c’est les profs qu’on dédaigne.

Quand le petit soldat, montre du doigt la lune,

L’idiot ne la voit pas, il dit : « tu m’importunes ! »

 

 Le Voici, le voilà, vaillant petit soldat,

Qui pointe sur les bévues son stylo rouge.

 

Les fautes, toutes ces ennemies redoutables,

Filles des lacunes, ne sont plus les responsables

L’Elève se demande : à quoi bon réfléchir ?...

Le Stylo ne sait plus vraiment pourquoi il tire.

 

 Le Voici, le voilà, vaillant petit soldat,

Qui pointe sur les bévues son stylo rouge.

 

Soldat de France, de liberté emblématique ;

Comme c’est pratique, ton arme de plastique

N’oppose aucune résistance et saigne en silence :

Professeur, nouveau mercenaire sans défense,

 

 Le Voici, le voilà, vaillant petit soldat,

Qui pointe sur les bévues son stylo rouge.

 

Toujours d’accord, et d’accord plutôt féminin,

Ce petit soldat rouge est pris pour un pantin,

Sachant serrer si bien sa ceinture et les dents.

Mais c’était sans compter ce dernier incident…

 

 

***

 

 

Laisser-moi vous conter l’histoire de ma contrée,

Elle commence dans une haute tour bien gardée.

 

La royale héritière d’un passé fastueux,

Dormait d'un long sommeil qui serait onctueux

S’il n’avait de la mort, la longue éternité,

La rigidité glacée, l’immobilité.

 


L’éducation de notre merveilleux pays,

Est l'héritière du passé, princesse endormie,

Attendant son prince depuis des décennies,

Quelle ne fut pas sa déception quand elle le vit !

La croyant trépassée, le grand prince Blanquer,

Décora pour sa Belle, un grand coffre de verre.

Mais lors de sa mise en bière, elle eut mal au cœur ;

La Belle, en son sommeil, fut sensible aux odeurs

Car le prince, cet associé présidentiel,

Gardait entre les dents des résidus pestilentiels.

Son éloge funèbre, aux accents répugnants,

Fouetta de ses relents la Belle au Bois Dormant.

 

Toutefois, son vil discours fut providentiel

Car, annonçant ses funérailles, il la réveille.

Bien loin de l’éteindre, son écœurante étreinte,

La fit sursauter, indignée de cette atteinte.

 

C'est dans l’obscurité sourde des catacombes,

 Croyant de l'idole engourdie, creuser la tombe,

Qu’il rendit la vie à la princesse endormie,

Ainsi raidie par des années de bonhomie.

 

Double moralité dans cette belle histoire :

Immobile ou trop hâtif est rédhibitoire.

Idiot, pour vendre sa peau, attends que l’ours meure.

Belle, debout ! Il y a péril en la demeure !

 

*meure

Publié dans Penser ses plaies

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